Apres avoir escaladé la montagne, j'etais arrivée de nouveau dans une plaine. Mais celle-ci etait differente de celle ou j'avais rencontrée la belle inconnue qui m'avait confiée mon dragon, Takeda, qui avait d'ailleurs l'air assez mecontent.
D'ailleurs, c'etais lui que je suivais, pour savoir dans quel ordre entamer ma visite des lieux. Seulement, je ressentis le besoin de m'attarder dans celui-ci, alors que lui continua a voler encore plus haut et toujours plus loin de nous.
J'avais eu la chance de decouvrir ce paysage alors que le jour etait bien entamé. Le soleil eclairait le sol d'une lumiere crue et orangée et la spectacle que je decouvris m'etonna autant qu'il me ravit.
Cette plaine ne se composait pas d'herbe grasse et verte comme la precedente, mais d'un sable fin, recouvert par endroit de poussiere des Flamboyants (l'enseignement de Mme Mérios me fut encore une fois precieux, malgré l'absence de cette espece pres de chez elle) , nommée ainsi en raison des teintes aussi diverses que grandioses qu'elle empruntait lorsqu'elle etait correctement eclairée. Le Soleil faisait de cette immensité un magnifique arc-en-ciel dans lequel se melaient orangé profond et puissant, jaune clair et pur, rouge pale et sanglant. Mais a cela venait s'ajouter de delicates teintes mauves et fuschias. C'etait la premiere fois que je contemplais un spectacle d'une telle beauté. J'avais l'impression d'admirer l'Aurore boreale, mais du haut du dos de Tchaï et non d'un niveau inferieur, ce qui causait une difference enorme. Meme si je pouvais la toucher, l'atteindre, je n'osais pas, comme genée qu'une telle magnificience fut a portée de ma main. Je m'emerveillais quelques instants sur ce paysage grandiose, puis je portais mes yeux autour de moi.
La plaine etait longue, mais j'en voyais la fin, en face de moi. Encore un autre periple merveilleux, sans aucun doute, m'attendais derriere cette immensité multicolore.
Takeda, quant a lui, avait disparu. Il avait du voir quelque chose d'interessant plus loin, quelque chose que je ne pouvvais pas voir. Je ne voyais plus non plus derriere moi. Derriere moi, ou il n'y avait que pacte, sorcellerie, usurpation, guerre, torture et...
separation dechirante.
Je reperais une bande de sable blanc et descendis du dos de Tchaï. Puis, je m'effondrais sur le sol. Toutes les emotions que j'avais vecues avant d'arriver ici me remonterent a la gorge en meme temps. La peur bien sur, mais pas pour moi, lorsque les guerriers etaient arrivés. La honte quand ils avaient declamés le motif de leur venue. La fierté mais egalement la revolte lorsque j'avais que tous etaient prets a se battre pour moi. Le chagrin lorsque mon plan avait germé dans mon esprit. La dechirure quand j'avais croisé le regard de Nico au moment de m'enfuir, 15 des 20 hommes a mes trousses. La fatigue du galop incessant conjugué au stress permanent: allaient ils me rattraper? Avaient ils fait du mal aux Merios?
L'ignorance me devorait comme une flamme destructrice. Toutes les emotions embrumerent mon esprit avant de noyer le semblant de serenité que j'avais cru retrouver. Je sanglotais, tete entre les mains, mes jambes a moitié enfoncées dans le sable blanc. Les larmes coulaient le long de mes joues et cette fois, ce fut l'image de Nico qui chassa celle de l'elfe blonde recement rencontrée. Je restai un moment desesperée comme cela, tandis que Tchaï regardait ailleurs par respect. Je ne savais a quoi elle pensait... Elle aussi avait connue des sentiments intenses dernierement. Comment les vivaient elle? Sans doute etait elle aussi eprouvée que moi, mais au moins, nous etions ensemble.
Ce fut sa voix qui me ramena a la realité.
"Allez Altaïr, releve toi. Nous avons traversé des situations bien pires et eux aussi. Je suis sure qu'eux aussi vont bien. Les armées ne reviendornt pas pour eux. Le Pacte les en empeche encore. Ils n'ont pas le droit, sous peine de mort immediate. C'est l'occasion de commencer une nouvelle vie, nous devrions en profiter. Aller, viens. Je suis sure qu'ils vont bien. Sans doute si'nquietent ils, mais nous leur rendront visite. Bientot..."
Je ne savais pas si elle y croyait, mais une minuscule lueur s'alluma dans mon etre. Aussitot, je me hissais sur la selle et nous partimes vers l'endroit ou Takeda avait disparu.
Je fis un effort pour rayer momentanement le passé de ma memoire. Je savais qu'il reviendrais a la charge tot ou tard, causant un plaie beante au fond de mon coeur meurtri. Mais je m'accordais un peu de temps avant d'y songer a nouveau.
Je me demandais ou s'arreterais nos fascinantes decouvertes...
Sujet: Ta plaine rouge 
Mer 9 Juin 2010 - 16:34
